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Patrick Saffioti est fondateur de Cool Clean Researches and technologies (CCRT). Il s’est installé dans le Grand Est après l’acquisition de locaux, dans la Marne. Il a créé CCRT en 2019, dans une optique de valorisation des gypses et plaques de plâtre, deux matériaux issus des mondes agricoles et industriels.
Si nous parlons de phosphogypse, c’est-à-dire du déchet issu de la production d’acide phosphorique, nous avons une tonne produite pour cinq tonnes de déchets. La valorisation de ce matériau est une mine d’or encore inexploitée ». C’est en ces termes que Patrick Saffioti introduit l’un des pans d’activité de CCRT. En discussion avec de grands groupes chimiques pour des test sur l’isolation, le traitement et la conservation de la partie gypse de ce rejet, CCRT est en phase de certification. En 2021, via l’avocat d’affaires du groupe, il entre en contact avec Quest for change. Dans le même temps, alors basé dans le Sud-Est, un complexe de 6500 m2 lui est proposé à Fère-Champenoise, dans la Marne.
« Nous avons été chaleureusement reçus par Quest for change et par la Région, très engagée dans le développement de l’industrie. Entre les apports financiers, le soutien, l’écosystème et le réseau, il n’y a pas eu d’hésitation. Difficile de nos jours d’im-planter une industrie et d’être aussi bien entouré », se souvient le fondateur de la SAS CCRT.
Parmi les aides obtenues, Patrick Saffioti cite notamment « l’aide à l’emploi » pour un recrutement de doctorants et de post-doctorants, mais aussi « la bourse Régionale (du Grand Est) start-up » et « l’entrée de la Bpifrance, à hauteur de 250 000 euros, en obligations convertibles dans la société ».
À Fère-Champenoise, « nos locaux sont de pleins pieds, avec un accès pour les transporteurs routiers ». Un détail non négligeable pour cette industrie qui a pour but de s’exporter mondialement sous format de micro-usines. Cela permet aussi de redynamiser économiquement un secteur, ce qui apporte à CCRT un soutien des acteurs économiques locaux.
« Notre entreprise est née de l’idée de chercheurs ukrainiens. Mais, avec la guerre, nous avons dû développer l’entreprise en France », explique le fondateur de CCRT. Trois des associés sont ukrainiens. Un professeur d’Université, docteur en Sciences, un ingénieur mécanique dont le métier est de créer des usines, et la com-pagne de M. Saffioti, ingénieure informatique : une équipe à la fois européenne et complémentaire.
Être basé dans le Grand Est, c’est être ouvert sur l’Europe tout en étant à proximité de Paris. Les mises en relation se font plus aisément.
C’est aussi un avantage majeur pour le développement de leur concept d’usine conteneurisée déplaçable. La distribution de ces micro-usines se trouve parfaitement placée pour traiter les demandes à l’échelle mondiale, facteur non négligeable puisque les gisements de phosphogypse à exploiter ne se trouvent pas en France. La localisation géographique de la région champenoise en fait un centre névralgique pour la fabrication, puis la distribution des micro-usines vers l’Europe.
Pour en savoir plus : www.viridianlithium.com
Article du magazine « Innovation dans l’industrie », Or Norme, 2023